Du miel et des abeilles

Photo : Guillaume Besnier

Elles permettent la pollinisation de 80% d’espèces végétales dans le monde et 84% des espèces cultivées en Europe. Autrement dit : sans abeilles, pas de plantes ! Aujourd'hui, la présence de frelons asiatiques ainsi que la profusion de pesticides sont les principales causes de leur disparition inquiétante, car en effet, nous ne pouvons pas vivre sans elles. Saviez vous que grâce à ce gros boulot de butinage, elles sont à l’origine de 35% de nos ressources alimentaires ? Il est donc urgent de les protéger. Pourquoi pas en se lançant dans l’apiculture ? ! Cette activité est à portée de tous et nous allons vous le prouver avec la présentation de trois initiatives prises sur Bordeaux Métropole... Bzzzzz...en route !

Une miellerie collective à Eysines

Née en 2015, l’association « la miellerie collective de Bordeaux métropole » a pour principal objectif de prêter aux apiculteurs amateurs le matériel nécessaire pour extraire leur miel.

L’ancienne gare d’Eysines, située le long d’une piste cyclable, est devenue en mai 2018 le lieu de rendez-vous de ces amateurs de miel. « Nous y avons installé nos deux extracteurs, explique Claude Bodin, président de l’association. Mais nous voulons aussi faire de ce lieu un espace de rencontre pour tous les amateurs d’apiculture ».

À peine inaugurée, la miellerie a accueilli les participants du Raid des maraîchers en juin. Puis, durant les vacances d’été, elle a organisé des visites pour les enfants des centres de loisirs.

Photo : jrperes

L’association n’a donc pas attendu bien longtemps pour ouvrir ses portes au grand public ! « Nous faisons visiter notre miellerie sur simple demande », rappelle le président de l’association.

Aujourd’hui, elle réunit une trentaine d’adhérents. « Tous ne sont pas apiculteurs, précise Claude Bodin. Ils sont une vingtaine à avoir des ruches. Les autres sont là pour découvrir cet univers. Ils se font accompagner par d’autres pour s’initier à l’apiculture. Si notre structure s’agrandit, nous n’excluons pas l’idée de devenir un jour un rucher-école ».

Le président de l’association l’affirme, « tout le monde peut devenir apiculteur. Il suffit d’être attentif et d’avoir l’espace nécessaire. Après, ce n’est pas l’Homme qui commande, ce sont les abeilles » !

Photo : Guillaume Besnier

Les délicieuses de Talence

« Les abeilles sont dans une position délicate à cause des pesticides utilisés en agriculture et à cause des frelons aussi » alerte Alice Hugon, membre de l’association l’abeille talençaise et technicienne de la biodiversité. C’est donc surprenant mais le territoire urbain devient moins néfaste pour elles » !

La ville de Talence l’a bien compris et fait tout pour valoriser l’apiculture sur son territoire. L’association dont fait partie Alice, a repris la gestion du rucher situé dans le bois de Thouars, derrière la piscine municipale. La mairie a également mis à disposition de l’association une miellerie partagée.

Photo : Ville de Talence

L’abeille talençaise organise des visites pédagogiques, anime et participe aussi à de nombreux évènements comme la Journée de l’abeille dont la prochaine édition se tiendra le 15 juin 2019.

Elle a également mis en place, au forum des arts, une manifestation composée de conférences sur le thème de « l’abeille et la santé » le 24 mars dernier. Elle réitéra le 6 avril prochain avec une deuxième édition sur « l’abeille et son environnement ».

Photo : Ville d'Eysines

« Nos récoltes de miel sont réparties sur tout notre territoire, explique Alice. Une partie est consommée par les écoliers de Talence lors de la semaine du goût ou durant le nouvel an chinois. Une autre est offerte aux RPA et Maisons de retraite. Ce miel est également offert à nos partenaires pour les remercier ».

L’association a également voulu profiter de ces récoltes pour concocter une confiserie 100% talençaise. C’est ainsi qu’est née « la délicieuse de Talence », un caramel conçu avec le miel de la ville.

« Nous sommes en ce moment à la recherche de la personne qui pourrait reprendre la conception de ce caramel » annonce Alice. À bon entendeur !

Photo : Ville d'Eysines

Quand les abeilles côtoient les morts…

Lorsque des parcelles appartenant à Bordeaux Métropole sont en attente de projets, donc momentanément disponibles, ou quand certaines sont dédiées à des usages précis (bassin d’orage, parc cimetière, station d’épuration…), la collectivité peut mettre ces bouts de terrain à disposition des apiculteurs.

C’est ainsi que Guillaume Besnier a pu poser ses trois ruches dans un cimetière de la métropole : « Je suis un peu à l’écart, pas au milieu des tombes » précise-t-il !

Ingénieur-paysagiste dans un bureau d’études, l’apiculture est un loisir pour Guillaume : « Mon grand-père et mon père étaient apiculteurs amateurs. Lorsque j’étais petit, j’assistais, fasciné, à leurs récoltes de miel. Je me suis lancé à mon tour à la fin de mes études ».

Photo : Annie Spratt

L’apprenti-apiculteur a évidemment demandé conseil à sa famille pour apprendre à côtoyer les abeilles, mais il s’est aussi appuyé sur plusieurs ouvrages. « Tout le monde peut devenir apiculteur s'il en a envie, s'il est curieux et surtout bien entouré, précise Guillaume. C’est très important de rencontrer les apiculteurs par le biais de ruchers-écoles ou d’associations comme Biz Biz and C° ».

Une fois les ruches installées, cette activité ne demande pas une présence à plein temps. Les abeilles restent assez autonomes : « Je vais les voir en moyenne tous les quinze jours au printemps et en été puis toutes les trois semaines pendant les saisons plus froides. Sur place, je reste deux à trois heures. Je suis un apiculteur amateur, pas intensif, précise Guillaume, je laisse les abeilles plutôt tranquilles » !