Prochain arrêt : les vacances – Randonnée à Eysines avec le tram D
©David Da Silva
Escapade en tram D pour une randonnée à Eysines, au nord-ouest de Bordeaux.
Pour cette journée de vacances à portée de tram, prenons la ligne D direction l’ouest de Bordeaux.
• L'arrêt "Eysines Centre" du tram D
Cet arrêt est le point de départ – et de retour – de votre randonnée. La première étape est le Château Lescombes. Le site abrite également le musée du maraichage, une activité historique à Eysines. Puis, direction la rue du Prado au bord du marais. L’itinéraire vous mène ensuite au centre d’Eysines avant de retrouver l’arrêt « Eysines Centre » du tram D.
PRATIQUE : le plan dynamique de la ligne D du tram
© David Da Silva Randonnée à Eysines étape 1 : Le Château Lescombes
C’est un site où il fait bon flâner. Que dites-vous de ce programme :
• Apprécier l’architecture de la bâtisse, construite fin 16ᵉ siècle, mais dont l’histoire remonte au 12ᵉ siècle.
• Découvrir l’exposition d’art contemporain du moment à l’intérieur du château. Ici, des artistes plasticiens de renommée nationale – et au-delà – exposent leurs créations.
• Déambuler dans le parc autour des essences d’arbres remarquables et des camélias.
Voici à Eysines un havre de paix plutôt confidentiel. Après en avoir fait le tour, dirigez-vous vers le fameux pigeonnier-puits, édifié fin 16ᵉ siècle. Son dôme en pierre est classé à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Remarquez les percées par lesquelles s’envolaient les oiseaux. Pendant un temps, l’édifice servit de château d’eau pour alimenter la propriété.
Crédit : David Da Silva Le musée du maraîchage
C’est l’histoire de Michel Cognie, un passionné d’outils. Ce professeur d’histoire de l’agriculture à Blanquefort rassemble quelques milliers d’objets provenant de familles maraîchères Eysinaises. « Il voulait remettre en valeur le passé maraicher de la commune et a commencé par dénicher le matériel. Et début des années 1980, il fonde l’association Connaissance d’Eysines » explique Marie-Hélène Guillemet, bénévole adhérente.
En 1999, le musée du maraichage ouvre ses portes. Et pour raconter ce patrimoine, l’association s’installe sur trois sites : le hangar et le pigeonnier au château de Lescombes, et plus loin dans le marais, la cabane du maraicher. « Le musée présente l’évolution des pratiques maraîchères au cours du 20ᵉ siècle » poursuit Élisabeth Roux.
© David Da Silva Un matériel passeur d'Histoire
Comment transportait-on ses légumes jusqu’au marché des Capucins ? « Avec une grosse jardinière » répond Élisabeth. Sans oublier la panetière, le mannequin et le brancard… Pour les outils manuels, direction le pigeonnier. « Le bigos est un outil typique du travail dans le marais. Polyvalent, on l’utilisait pour retourner la terre ou préparer les règes » partage Marie-Hélène.
« Tout était fabriqué par des artisans d’Eysines » complète Élisabeth. La commune entière vivait de ces activités agricoles. Depuis sa création, l’association œuvre sans relâche pour raconter la mémoire passée et présente de la commune. Le patrimoine Eysinais et bien sûr, le maraichage qui fit vivre – et continue de faire vivre – des générations entières.
© David Da Silva Qui dit Eysines, dit potager
À Eysines, on cultive des légumes depuis le Moyen Âge. « Les légumes de la soupe » ajoute Marie-Hélène. Fin 18ᵉ siècle apparaissent les asperges, artichauts et pommes de terre. Puis, entre la crise viticole et l’assèchement des marais au 19ᵉ, l’activité prend son essor. On recense alors quelque six cents maraichers.
« Au début, on disait les jardiniers. Ils allaient au jardin » précise Élisabeth. Les récoltes alimentaient le marché des Capucins, marché de gros autrefois. Aujourd’hui, la zone maraichère représente environ 160 hectares et 16 exploitations.
Vous connaissez la citrouille « giraumon brodé d’Eysines » ? Ne vous rebiffez pas à la vue de sa peau parsemée d’excroissances, car sa chair, un peu sucrée, est excellente en potage. Sinon, voici le potiron « Turban Turc ». Une fois vidé, il pourrait décorer votre cuisine. Parole d’Henri Durousseau, maraicher les cultivant toutes les deux.
© David Da Silva Les Durousseau, une ancienne famille de maraîchers
Installée rue du Prado depuis 1864, la famille Durousseau est une des anciennes familles d’Eysines. Petit, Henri accompagnait son père aux Capucins. Puis, il apprit le métier de ses parents. Aujourd’hui, 60 ans après, vous le retrouverez encore, tous les samedis, dans l’allée centrale, à proposer à la vente une poignée de produits.
Mais pour apprécier l’essentiel de sa récolte, c’est sur son exploitation qu’il faut se rendre. Le vendredi entre 9h et 19h. « Ici, on cultive des légumes de saison » explique Henri. Carottes, radis, salades, courges, citrouilles, tomates, pommes de terre… Henri est d’ailleurs un des membres fondateurs de la Confrérie de la Pomme de Terre d’Eysines.
© David Da Silva Randonnée à Eysines… Direction la cabane
La cabane – le troisième site du musée – se trouve dans le marais. Elle appartenait autrefois à la famille Lacrampette. Ici, au cœur de son jardin, le maraicher passait le plus clair de son temps. Dans l’ancien lavoir, la maraichère nettoyait la récolte pour ensuite disposer les légumes dans la jardinière. Il fallait être prête pour partir aux Capucins tôt dans la nuit. La première vente débutait entre 4 et 5 heures du matin.
Au fond, faites un tour dans le « crambot », qui signifie la chambre en gascon. C’est la pièce la plus importante de la cabane. Près de la cheminée, on prend son repas et surtout, on se réchauffe l’hiver.
© David Da Silva Le marais, un territoire naturel et agricole
Au départ, c'est un vaste marais au milieu duquel coule la Jalle et ses affluents. Le sol est décrit comme fertile, tourbeux, parfois sablonneux. Dans les années 1840, la zone est asséchée. La Jalle, elle, était endiguée depuis le 12ᵉ siècle, quand on construisit les moulins à eau. Afin de contrôler le niveau d’eau, on façonne un canal d’irrigation, appelé la Reguette avec des barrages et des fossés.
Ainsi apparaissent de nouvelles terres cultivables : les jardins. Aujourd’hui, ce territoire d’Eysines fait partie du Parc des Jalles. Cette série de parcs compose un espace naturel et agricole continu de 6 000 hectares. Le tout s’étend sur neuf communes au nord de Bordeaux.
© Didier Doustin ; Bordeaux Métropole Une p'tite pause cocoon chez Mélanie
La dernière étape de votre balade vous invite à pousser la porte de la librairie Les Mots du Zèbre. Ici, dans cette demeure 18ᵉ et dans un décor coloré et cosy, le temps s’étire. Plus qu’à suivre l’exemple des enfants : feuilleter un livre, discuter, bref profiter des lieux.
« On fait partie du réseau de librairies indépendantes de Nouvelle-Aquitaine. La librairie est généraliste, mais j’axe aussi ma sélection autour de l’écologie et du consommer autrement » précise la libraire Mélanie Molinier. Côté programmation, les semaines se rythment au gré d’ateliers goûters, de jeux, de rencontres d’auteurs et bien sûr de partenariats avec le réseau culturel local.
© David Da Silva Quelques idées pour savoir où se restaurer à Eysines
Déjeuner sur la Jalle
Pour un déjeuner les pieds dans l'eau, arrêtez-vous au Bistrot de la Jalle. Situé en bord de rivière, ce bistro propose une cuisine traditionnelle et de saison. Le menu change tous les jours !
Le Bistrot de la Jalle
22 rue du Moulin Blanc, 33320 Eysines
À partir de 16 €
Une petite gourmandise bien méritée chez Padoca...
Pour le goûter, rien de tel qu'une halte à la boulangerie bio Padoca. Installés dans un bâtiment historique, Elaine et Paul font eux-mêmes leurs farines.Vous y trouverez des desserts très élaborés et du café de qualité ! Et si vous avez la chance de passer pendant le weekend, ce sera l'occasion de découvrir leur délicieux Padoca Roll, un roulé feuilleté garni d'une somptueuse ganache au chocolat.
Padoca Boulangerie bio
67 Av. de la Libération, 33320 Eysines
© Ville d'Eysines Pour passer une journée au top, glissez dans votre sac
• Un ticket de tram ;
• Des chaussures de marche ;
• Une gourde d’eau ;
• De quoi vous protéger des moustiques ;
• Selon la météo, prévoyez : chapeau, protection pour le soleil ou les averses.
Point d’attention concernant l’itinéraire de la randonnée à Eysines
Afin d’atteindre la rue du Prado depuis la rue du Vignan, il faut parcourir un tronçon d’environ 250 mètres sur la D2215, l’avenue du Médoc. Prudence, celle-ci est très fréquentée et sans trottoirs. Pour information, le sentier en face de la rue du Vignan est privé.
Pour éviter ce tronçon sur l’avenue du Médoc, possibilité d’emprunter depuis la rue Parmentier la rue du Moulin Blanc puis la rue du Petit Sesca dont l’issue aboutit rue du Prado. Compter approximativement 1.5 km. La rue du Moulin Blanc fait partie de l’itinéraire emprunté par le GR Bordeaux Métropole.
© TBM Les jours d’ouverture pour vos visites
• Le centre d’art contemporain Château Lescombes est ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18 h 30.
• Le musée du maraichage ouvre le premier dimanche du mois et ferme entre décembre et janvier. Visites de groupe sur demande. Contact, horaires et blog de l’association Connaissances d’Eysines.
• L’exploitation de la famille Durousseau, tous les vendredis de 9h à 19h au 5 rue du Prado.
• La librairie Les Mots du Zèbre vous accueille du mardi au samedi entre 10h et 12 h 30 et 14h-18 h 30
Profitez d'une occasion particulière pour randonner à Eysines
• Chaque année, le « Raid des Maraîchers » permet de rencontrer les producteurs et de parcourir le marais.
• Terra Aventura passe à Eysines et voici les détails.
• Depuis l’an 2000, la Confrérie de la pomme de terre d’Eysines se réunit tous les ans autour du 25 juin.
© M.Turin - CRNTA - Tèrra Aventura Qui est Fleur Borde ?
Fleur Borde est guide conférencière, auteure et blogueuse à Bordeaux. Curieuse, elle affectionne tout particulièrement parcourir le territoire, à pied ou à vélo, et partager ses découvertes sur son blog.
© David Da Silva