L’arrivée à Bouliac vous fait immédiatement prendre conscience de la petitesse du bourg, dont le cœur aimable est tout entier ramassé autour de son église, de sa mairie et de ses deux restaurants. Vous noterez au passage que la mairie, comme un symbole de la singularité cultivée par les Bouliacais, offre la particularité de ne pas comporter sur son frontispice les devises de la république. Dans son prolongement, vous découvrirez l’exquise église dédiée à Saint-Siméon le Stylite. Un œil avisé repèrera que, si son corps principal porte la marque d’un style roman, elle fut nantie d’un haut clocher au 19e siècle. L’abondant décor sculpté fait encore la notoriété de cette église.
L’abbé Eugène Pareau, qui y officia entre 1875 et 1900, fit redécorer l’intérieur. On remarquera un brin amusé, et pour l’anecdote, qu'il s'est fait représenter en Saint-Eugène auréolé, face à d’inquiétants vandales. On notera enfin la présence un rien austère du célèbre archevêque Pey Berland, qui fut curé à Bouliac. Sa statue se trouve derrière la lourde porte de l’église. Après l'esprit, il nous faut désormais nourrir le corps ! Direction le Saint-James.
Pour plonger dans l'histoire de Bouliac, c'est par ici.
Ne soyez pas intimidé et poussez la porte du Saint-James pour déambuler dans les premières ailes de la maison et admirer les peintures de Jean-François Dareths. La partie dévolue aux expositions est en libre-accès tout comme le bar donnant sur la sublime terrasse. Une vigne en contrebas, devant le bâtiment signé Jean-Nouvel, rappelle qu’ici, on produit le Vin du Jardin. Le directeur Yann Potet précise que le Saint-James en produit 700 bouteilles par an, labellisé en bio et en appellation premières-côtes-de-Bordeaux. Une cuvée parmi les quelque 1 500 références que compte le Saint-James !
L’école de cuisine du Saint-James est désormais ouverte sept jours sur sept. Sous la houlette de la Cheffe Camille Angèle et de son binôme Maxime Chentouf, les ateliers s’adressent à tous les publics. Au programme : une initiation aux classiques de la gastronomie. Le directeur indique qu’ici, on s’applique à vous faire cuisiner de beaux et nobles produits et que le dimanche, vous cuisinerez même dans les cuisines du Saint-James ! Le « Cours à Thème » proposé du lundi au vendredi de 10h à 13h30 vous invite à réaliser une entrée et un plat. Les deux plats préparés seront par la suite dégustés, accompagnés d’un dessert du restaurant étoilé, d’un verre de vin et d’une boisson chaude.
Ateliers de Cuisine du Saint-James
La brasserie du Café de l’Espérance, dans le giron du Saint-James, pourra bien entendu constituer une parfaite alternative pour déjeuner au cœur du village. Véritable lieu de rencontres des Bouliacaises et Bouliacais, la brasserie est une annexe du Saint-James. Idéalement située au cœur du paisible village, elle vous propose une cuisine classique et sérieuse à base de produits locaux et de saison. Ce lieu très prisé des habitants, midi ou soir, propose un parfait menu de brasserie à moins de 20 euros. Un moment qui vous donnera l’occasion de déplier une carte de Bouliac ou d’ouvrir l’application pour découvrir les pistes et chemins de randonnée. C'est parti pour une balade digestive…
Après une halte au Saint-James ou au Café de l’Espérance, nous vous amenons sur les chemins balisés ! Quelques champs et vignes, dont celles du Château Freychaud, dernière exploitation viticole de la commune, rappellent le caractère éminemment agricole de Bouliac. Le parc de Loc Boué est un havre de verdure exceptionnel à la lisière du bourg. Sur près de 6 hectares, des parcours tracés au sol serpentent entre des dizaines d’essences d’arbres et arbustes différentes. La balade sur ce territoire de Bouliac s’avère variée et une application téléchargeable, via QR code, permettra d’effectuer sept parcours. À noter que chacun des circuits est agrémenté d’une énigme dans l’application dédiée.
Suzanne Boureau habite à Bouliac depuis 5 ans. La graphiste s’adonne depuis quelques années à la céramique. Une activité dont elle dit qu’elle lui prend désormais la moitié de son temps. « Je travaille avec des boutiques et des marques, un peu de particuliers. » La jeune femme qui dit vouloir être reconnaissable à travers une gamme cohérente est aujourd’hui à la recherche d’un local plus grand pour effectuer des ateliers et donner des cours.
De Bouliac, elle dit que c’est une ville à la campagne, un cocon à part, dans une bulle de verdure, avec beaucoup de familles. « Je privilégie les balades et ayant des enfants, je navigue entre école, bibliothèque et médiathèque. Il y a tout sur place ». Connait-elle pour autant toute la commune ? « Je dirais que quand on habite en haut, on a peu de raison d’aller dans le bas" même si, reconnait-elle, une passerelle permet de descendre dans le marais.
Michel Costa, grand connaisseur du village perché, a créé il y a des années l’Association de Protection des Abeilles de Bouliac. Cette dernière a pour but de défendre des abeilles sur la commune, de former les habitants à une cohabitation harmonieuse ou encore à la destruction de leurs prédateurs. L’ancien correspondant de Sud-Ouest possède une quinzaine de ruches, sans compter celles qu’il installe dans la commune ou encore sur le parking de Leroy-Merlin.
Michel Costa, passeur infatigable, reste surtout un promoteur intarissable de ce « bijou de la métropole, qui a Bordeaux à ses pieds ! ». Il ajoute émerveillé « C’est resté un village, ce qui est assez unique dans la métropole. Une perle à quelques minutes de Bordeaux ».
On prendra le temps de s’arrêter sur la place Chevalaure, nom d’un bienfaiteur capitaine au long cours, pour apprécier l’imprenable vue sur la capitale Girondine. D’ici, vous observerez Bouliac bas et le marais inconstructible qui vous sépare de la Garonne serpentine et de son Île d’Arcins. Avant l’existence de la rocade, on raconte qu’un sentier vous conduisait jusqu’à un embarcadère de la Garonne. Il est d’ailleurs question de réhabiliter ce dernier pour relier Bouliac au reste de la métropole via Batcub. Si cela vous chante, vous pourrez rejoindre la plaine de Bouliac par le sentier quasi « montagnard » qui part de la place Chevalaure.
Ce même sentier vous conduira aussi à L’Auberge du Marais. Bien connue des habitantes et des habitants de Bouliac, l’Auberge du Marais est un restaurant dans lequel officia le fameux chef étoilé Amat. Cheminée ou terrasse ombragée, le restaurant offre un cadre "cosy" pour se régaler de produits de saison ! Mais il se fait tard, il ne faut pas rater le dernier bus…
Après Bouliac, on vous propose de continuer à explorer Bordeaux Métropole en suivant nos pas pour 24h à Bruges, Villenave d'Ornon, à Pessac, à Bègles, au Haillan, au Bouscat et à Cenon !