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Mon quartier : Caudéran

Savez-vous que l’emblème du quartier Caudéran est un escargot ? On le doit à une tradition remontant au 19ᵉ siècle, lorsque Caudéran était encore une commune séparée de Bordeaux. Le jour du Mercredi des Cendres, la population en dégustait dans les restaurants et les guinguettes. Aujourd’hui, ce quartier résidentiel garde des traces de son passé champêtre et un esprit qui le distingue du reste de la ville. Villas anciennes, édifices art déco, constructions des années 1960… en se baladant dans ses rues, on y découvre une surprenante diversité architecturale. Allons à la rencontre de celles et ceux qui font vivre le quartier.

Julie Guiroy, les trésors du quartier Caudéran

Julie Guiroy est médiatrice culturelle à Bordeaux Patrimoine Mondial, le service d’animation de l’architecture et du patrimoine de la ville de Bordeaux, depuis 10 ans. Elle connaît Caudéran comme sa poche et y propose des balades guidées.

Ce qui lui plaît le plus dans ce quartier ? Sa variété architecturale, qui va "du 18ᵉ siècle jusqu’à des exemples extrêmement contemporain. Si vous aimez l’architecture, allez vous balader dans le quartier de Caudéran !"

Elle apprécie aussi le côté village : "C’était une ville à part entière jusqu’en 1965, donc on retrouve au cœur de Caudéran la mairie, l’école et l’église. Le reste du quartier s’est structuré autour de cet élément". Julie aime beaucoup le Parc bordelais, qu’elle fréquente à la fois dans le cadre de son travail et en dehors : "C’est un morceau de campagne et un poumon vert absolument extraordinaire".

Julie Guiroy, médiatrice culturelle à Bordeaux Patrimoine Mondial © Pierre Zenker

Découvrir le patrimoine architectural de Caudéran avec Julie

"Si je devais proposer une balade, je dirais d’aller dans les rues derrière la cité administrative. Parcourez la rue du Jeu de Paume et la rue de la Mirande, dans laquelle se trouve une très belle chartreuse du 18ᵉ siècle. Elle nous rappelle que Caudéran était le lieu de villégiature des Bordelais fortunés qui quittaient l’étroitesse et la moiteur du centre-ville pour aller à un endroit où l’air était plus sain".

Elle poursuit : "Il y a ensuite toute la tendance art déco, avec notamment une rue magnifique, que peu de Bordelais connaissent : la rue de Mexico. Sa spécificité : les façades sont construites par des architectes qui habitent aussi le quartier".

Ensuite, elle suggère de rejoindre, le long du Parc bordelais, la rue du Bocage, "avec son déroulé de façades des architectures éclectiques". Julie ajoute : "Rue de la Dauphine, on peut admirer la Villa Perusat, du 20ᵉ siècle. Elle ressemble à une petite maison gratte-ciel".

Le circuit se termine aux Glacières de la Banlieue : "Ce lieu sympathique raconte une histoire plus populaire et industrielle du quartier. Autrefois, les habitants venaient se fournir en pains de glace. Le bâtiment du 19ᵉ siècle a été conservé en l’état et accueille aujourd'hui une agence d’architecture et un espace d’expression contemporaine".

Les Glacières de la Banlieue à Bordeaux © Philippe Ruault

Guignol Guérin, une histoire de marionnettes

Des générations d’enfants ont assisté aux spectacles de Guignol Guérin, au Parc bordelais. Cette institution, fondée à Bordeaux en 1853 par Etienne Guérin, est présente depuis plus de 100 ans dans le plus grand espace vert de la ville.

"Dans la famille, on naît les marionnettes à la main", sourit David Guérin, qui perpétue la tradition familiale, épaulé par son père et son oncle. "On s’est transmis l’art de la marionnette de père en fils. J’ai commencé à aider en coulisse à l’âge de quatre ans, et j’ai décidé d’en faire mon métier après mes études".

Ils jouent des pièces du répertoire de Guignol et des parodies de classiques : "On joue l’essentiel des pièces seuls : on fait tous les personnages en changeant nos voix". David précise que le spectacle est tout public : "Guignol est apolitique, mais fait passer un message de société. C’est l’ancêtre des Guignols de l’info !"

En famille, vous pouvez assister au spectacle de Guignol au Parc bordelais, à 17 h, le mercredi, le samedi et le dimanche et, en juillet et en août, tous les jours à 17 h.

Dans le quartier Caudéran, Guignol Guérin est présent depuis plus de 100 ans © Guignol Guérin

Le quartier Caudéran vu par David

David trouve qu’il fait bon vivre à Caudéran : "J’aime le centre, autour de l’église Saint-Amand. Il y a beaucoup de petits magasins, avec une vraie activité".

Celui qui a vécu toute sa vie à Bordeaux ne se lasse pas du Parc bordelais : "C’était mon terrain de jeu lorsque j’étais enfant. Il est très grand et il me fait toujours penser à celui que j’ai connu petit. Les aires de jeu ont été conservées".

Ses adresses préférées à Caudéran

"J’aime beaucoup le théâtre La Pergola, une chouette salle de spectacle, où mon père s’était produit dans les années 1980". Côté restaurants, il recommande deux établissements emblématiques du quartier : L’avenue Carnot et L’Ermitage.

Quartier Caudéran © Guignol Guérin

Sherbete, le Parc bordelais a son glacier

Originaire du Nord de la France, Amandine Neusy s’est reconvertie dans la pâtisserie après des études d'Histoire : "Pendant mon parcours professionnel, j’ai été amenée à fabriquer des glaces. Je me suis aperçue que, pour les personnes végétaliennes ou intolérantes au lactose, il n’y avait rien, à part les glaces industrielles".

Celle qui s’est installée à Bordeaux en février 2022 a créé Sherbete en décembre de la même année. Le concept : des glaces et des confiseries artisanales et 100 % végétales, produites principalement à partir de produits locaux et issus de circuits courts.  Elle vous attend sur son triporteur ambulant, devant l'entrée principale du parc, en face de l'avenue Carnot.

artisan glacier à Caudéran © Pierre Zenker

Le quartier Caudéran vu par Amandine

"On est très contents de ce quartier. C’est calme et il y a tous les avantages de la ville, sans les inconvénients. Et pas besoin d’aller loin pour faire ses courses, tous les commerces de proximité sont là. J’aime aussi l’ambiance conviviale, je connais beaucoup de gens puisque les personnes qui vont au Parc bordelais me voient.

J’habite à 150 mètres du parc. Si je n’avais pas mon activité, je serais quand même usagère du lieu ! Aux alentours, il y a de très belles façades, par exemple près de la Villa Primrose et dans l’avenue Carnot".

 

Façades de la rue du Bocage dans le quartier Caudéran © Pierre Zenker

La SHAV, un havre de paix à Caudéran

Si vous vous baladez derrière l’église Saint-Amand, dans le centre de Caudéran, vous pouvez apercevoir un espace de verdure. On y trouve un verger, une roseraie, une serre et un petit plan d’eau.

Ce lieu insolite est un jardin-école géré par la Société d’Horticulture, d’Arboriculture et de Viticulture (SHAV). Créée en 1898, l’association est l'une des plus anciennes de Bordeaux et compte aujourd’hui environ 70 sociétaires. Pour participer à leurs activités, il faut payer un droit d’entrée à vie de 40 €, plus 40 €/an.

Son président, Jean-Pierre Bouriatges, un retraité originaire de Haute-Garonne, aime transmettre sa passion pour le végétal : "Ce verger est un patrimoine immatériel puisqu’on pratique une conduite des arbres qui est aujourd'hui en voie de disparition".

Le pavillon situé au fond du jardin et construit en 1936 accueille des salles de classe : "Nous donnons 120 heures de cours théoriques et une centaine de cours pratiques pour le parcours arboricole", explique-t-il. Il résume : "On aime le végétal, on le respecte et on apprend à l'élever".

Jean-Pierre Bouriatges, directeur de la SHAV. © Pierre Zenker

Le jardin de la SHAV vu par Jean-Pierre

"Avoir un espace naturel comme celui-ci, en ville, je trouve que c’est génial. Nous sommes le seul jardin-école de Gironde. Jusqu’en 1927, il était situé à l’emplacement de la salle de spectacle La Pergola. Il a ensuite déménagé ici.

Dans le verger, nous avons 5 espèces : pommiers, poiriers, pruniers, pêchers et cerisiers. Leurs fruits sont mangés par les oiseaux, mais de toute façon, le but n’est pas de les récolter".

La SHAV, jardin-école à Caudéran à Bordeaux © T. Sanson

La Pergola, du théâtre dans un écrin art déco

Cet édifice de 1928 est un symbole du courant d’architecture très en vogue à Bordeaux dans les années 1930. Depuis 1996, la Compagnie Présence est installée dans les lieux. Marie-Elise Perrin est la présidente et Denis Goujon un des metteurs en scène. Ils sont aussi tous les deux comédiens.

Denis explique : "La particularité de La Pergola est qu’il est presque dans son état d’origine. Le côté art déco lui donne une âme, conditionne ce qui est fait artistiquement dedans et apporte du charme au quartier". Marie-Elise ajoute : "C’est un lieu magique, où on se sent bien. La salle est grande, mais reste chaleureuse, il y a une proximité avec le public".

La Compagnie Présence rassemble une quarantaine de comédiens. Vaudevilles, contes, pièces classiques : ils proposent 6 ou 7 pièces par saison, d’octobre à mai. Et leur programmation vise principalement des scolaires.

Marie-Elise Perrin et Denis Goujon assis à l'étage du théâtre La Pergola © Pierre Zenker

Le quartier Caudéran vu par Marie-Elise et Denis

Marie-Elise décrit Caudéran comme "un bel endroit où il y a tout ce qu’il faut pour faire des achats".

Denis confie : "À Caudéran, on habite Bordeaux, mais on est à l’écart de l’agitation de l’hyper centre. On trouve plusieurs quartiers dans le quartier : Primrose, le Parc bordelais, le centre, Montéjour…"

"Le spectre démographique change. On le voit à notre public : il s’est renouvelé à 50 % depuis 10 ans. Il est maintenant composé majoritairement de néo-Bordelais, et de moins en moins de Caudéranais de souche. Beaucoup de jeunes trentenaires avec des enfants s’installent près de La Pergola".

Le lieu préféré de Denis à Caudéran

"J’aime le renouveau du quartier Stéhélin. Il y a une nouvelle bibliothèque, le stade, la piscine rénovée, le marché, L’Ermitage, l’école… Et la nouvelle ligne de bus Express rend la zone plus végétale".

Le théâtre La Pergola à Caudéran, Bordeaux © T. Sanson

Ex-libris, librairie spécialisée en bandes dessinées

Grâce à Emmanuel Larrieu, les Caudéranais peuvent dévorer leurs BDs et mangas préférés sans aller dans le centre de Bordeaux. Ex-libris a ouvert en 2021 au cœur du quartier, dans la rue Louis Barthou. Le Bordelais se souvient : "J’aime la BD depuis ma tendre enfance. J’ai travaillé pendant 22 ans en cabinet d’expertise comptable. Pendant le Covid, j’ai fait une reconversion et j’ai décidé d’ouvrir une librairie".

Emmanuel explique : "Ma clientèle est familiale et ce sont à 90 % des gens de Caudéran. Il y a beaucoup de collégiens attirés par les mangas, et aussi des collectionneurs". Il sourit : "Contrairement à l’escargot caudéranais, lorsqu’il pleut, les gens ne sortent pas de chez eux et j’ai moins de monde !"

Emmanuel Larrieu, gérant de la librairie Ex Libris à Caudéran. © Pierre Zenker

La quartier Caudéran vu par Emmanuel

"C'est un quartier sympa et un des plus peuplés de Bordeaux. J'aime son côté ville dans la ville", confie-t-il.

Ses adresses préférées

  • La Boulangerie Lamour, "située juste à côté de la librairie, où les produits sont atypiques et bons".
  • L'Ermitage, "un des rares restaurants du quartier".
  • Le bar Le Réservoir, “un endroit sympa pour prendre un verre".
Librairie spécialisé bandes dessinées Ex Libris à Caudéran, Bordeaux © Pierre Zenker

"Mon quartier" — une série qui révèle les secrets de celles et ceux qui font vivre leur quartier

Pour les curieux qui aiment se promener dans leur ville et porter un regard nouveau sur ses jolis quartiers. Vous allez aimer nos articles dédiés aux quartiers parus dans la même série "Mon quartier" :

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