Dans une autre vie, Pierre Wetzel était batteur. Il y a bientôt 20 ans, ce photographe bordelais a choisi d’enjamber la scène pour se retrouver du côté du public. Depuis 1998, il officie au Krakatoa. C’est là qu’il a fait ses premières armes en tant que photographe de concert.
Puis, il fait la rencontre d’épreuves qui le fascinent. Elles sont réalisées au collodion humide et il décide de se lancer dans l'aventure.
Ce procédé photographique nous catapulte plus de 160 ans en arrière.
Ancêtre du Polaroid, cette technique ancienne se distingue par la subtilité et la complexité d’une chimie hautement volatile et inflammable faite de coton-poudre, d’alcool, d’éther, de bromure de potassium et de nitrate d’argent.
Le rendu, lui, polarise esthétique western, intensité des regards et contraste clair-obscur.
A rebours des logorrhées frénétiques d’une image reproductible à l’infini, Pierre Wetzel cultive l’éloge de la lenteur… et de l’humain.
Son travail en cours avec Aurélia Coulaty l’illustre. Baptisé « Les Rêves d'avant la Route », ce livre retrace le parcours et les rêves de migrants, réfugiés et primo-arrivants du territoire bordelais.
« Il ne s'agit pas d'un documentaire sur les espoirs d'aujourd'hui, mais d'une cartographie des rêves fondateurs des individus », résume le duo qui prévoit de sortir l’ouvrage à la fin de l’année 2018.