Si l’estuaire de la Gironde et quelques-unes de ses magnifiques îles longtemps oubliées sont aujourd’hui accessibles en bateau, c’est grâce à l’audace de Guillaume et ses amis. C’est avec beaucoup de douceur qu’il évoque son enfance sur l’île Margaux, l’une des plus petites îles de l'archipel girondin, située dans le bras de Macau, où l’on cultive encore de la vigne.
« Conduire tracteurs et bateaux, pêcher et découvrir le monde aquatique, ce sont des choses assez magiques quand on est enfant, » se souvient-il.
Avec les trois fondateurs de Bordeaux River Cruise (anciennement Gens d’Estuaire), tous natifs de l’Estuaire, il partage bien sûr la passion pour le fleuve et la navigation, mais avant tout l’envie de faire découvrir ces paysages exceptionnels. « Les îles étaient oubliées et quand on amenait des amis avec nous, ils vivaient une aventure et un dépaysement assez incroyable. »
Fort de ce constat, ils se sont lancés dans une aventure qui compte aujourd’hui une flotte de trois bateaux naviguant entre Pauillac, Blaye, Fort Médoc, Bourg-sur-Gironde, Bordeaux et Portets.
Et si on jetait l’ancre ?
« Allez, en selle pour une balade à vélo le long des berges de la Garonne. Au départ de Bordeaux, on traverse le pont Saint-Jean pour longer la rive droite en passant par Floirac en direction de Latresne. Après le pont François Mitterrand, entre Bouliac et Latresne, cette piste cyclable offre une superbe vue sur l’île d’Arcins (attention aux moustiques en été !). Là, vous êtes vraiment à la campagne et un petit pique-nique sur les berges s’impose. Les « vrais cyclistes » peuvent continuer en empruntant la piste cyclable Roger Lapébie, une ancienne ligne de chemin de fer qui mène jusqu’à Créon. »
La flemme du dimanche ? Ça tire dans les mollets ? Quoi de mieux qu’un bon brunch pour se requinquer. Avec les enfants, nous allons souvent à Darwin pour bruncher au Magasin Général (passez un petit coup de fil avant, car c’est souvent pris d’assaut). L’écosystème est un endroit magique pour les enfants : comme il n’y a pas de voitures, on peut les lâcher et les laisser courir librement, entre le skate et le babyfoot, pas le temps de s’ennuyer. Bref, il y a suffisamment de marche pour les épuiser sans que vous ayez besoin de les ramener sur les épaules. Voilà mon bon plan pour les parents malins ! »
« Le mieux, c’est quand même d’avoir une grand-mère qui vous la prépare une vraie lamproie à la bordelaise. Conservée en bocal, la lamproie est cuite avec son sang, du poireau et du vin rouge. La sauce est magique et plus c’est vieux, mieux c’est ! Certains disent que c’est un poisson moche, ils n’ont certainement jamais vu leurs jolis yeux bleus !
À Parempuyre, non loin du château de Grattequina, il y a un petit restaurant où vous mangez presque les pieds dans l’eau : le Port de Lagrange. J’aime beaucoup cette ambiance un peu guinguette et je me rappelle y avoir mangé une très bonne anguille à la persillade, avec vue sur l’eau et les carrelets, un endroit sublime. »
« S’il y a une fête populaire que je manque rarement, c’est la Fête de la morue à Bègles (début juin). C’est toujours un moment très convivial et l’occasion de sympathiser avec les gens. Et puis la morue, c’est toute une histoire à Bordeaux ! Au XIXe siècle, Bègles devient le plus grand centre morutier de France. Pêché à Terre-Neuve (pas l’arrêt de tram, hein ?! On parle de l’île située au nord-est de l'Amérique du Nord [ndlR]), on salait le cabillaud pour le conserver avant de le suspendre et de le laisser sécher à Bègles. La morue mérite donc bien sa fête ! »