Le Bordeaux tout vert de Camille Choplin, « écologirl » et romancière engagée
Camille Choplin, blogueuse écolo-positive depuis 2006, est l’auteure de « Tout le monde ne raffole pas des brocolis », un roman écolo qui se déroule à Bordeaux : sorti le 11 octobre 2018, en rupture de stock à la librairie Mollat en quelques semaines, il démarre un beau succès… Camille nous a parlé de sa vie, de son livre, de son Bordeaux, et nous a livré pour vous ses bons plans écolos, avec un sourire communicatif. On n’a pas trouvé la fontaine magique où elle puise son inoxydable optimisme… et si c’était dans la simplicité de ses choix ?
par Méline Engerbeau
publié le 07 décembre 2018
modifié le 17 septembre 2021
Camille, quelle est votre histoire avec Bordeaux ?
J’ai habité Paris et voulu une vie meilleure pour ma famille : Bordeaux, je l’ai choisie pour ça ! J’ai eu le déclic écolo en travaillant pour un laboratoire de compléments alimentaires naturels, à force de traîner dans les magasins bio pour y former les vendeurs… En septembre 2006, j’ai ouvert mon blog en plus de mon boulot, avec l’envie de partager mes questionnements et tout ce que j’apprenais.
En 2007, je me suis installée à Bordeaux, où j’ai travaillé pour un laboratoire de cosmétiques bio, puis jusque très récemment, à la Maison Écocitoyenne. En arrivant, j’ai eu envie de retrouver les « green drinks » parisiens, mais il n’y avait pas d’équivalent : avec la journaliste Anne-Sophie Novel nous avons lancé les premiers « apéros écolos » en 2008. Aujourd’hui ça cartonne !
C’est un concept très ouvert, l’idéal pour découvrir chaque mois de nouveaux lieux éthiques et écolos, de nouvelles personnes engagées…Ça m’a permis de connaître Bordeaux ! Pour en revenir à Bordeaux, j’ai posé mes valises et ma famille dans le quartier Nansouty, que j’adore : c’est donc celui où se déroule en mon roman, pourquoi faire compliqué ?
On a l’impression en lisant votre roman que vous êtes un modèle de conso responsable… Alors où et comment faites-vous vos courses ?
Je ne me vois pas du tout comme un modèle ! On fait chacun du mieux qu’on peut, rien n’est jamais parfait. D’ailleurs je suis nulle pour organiser mes courses et faire des menus, mais je sais que la première des choses avec les courses… c’est d’en faire le moins possible.
Je jette peu, au point que mon mari me dit que je n’achète pas assez, c’est pas rare, ça ? Je fais l’essentiel de nos courses à Supercoop, le supermarché coopératif. J’y donne 3 heures de mon temps par mois, c’est le principe. On joue à la marchande, j’adore ça ! Tout n’y est pas bio, mais on travaille tous ensemble au meilleur compromis pour l’approvisionnement de chaque produit, autant que possible en direct avec les producteurs.
Pour la mode, quand on est coquette et écolo, c’est pas toujours simple ! J’essaie d’acheter le plus possible de seconde main, dans les friperies, ou sur Vinted. À Bordeaux, je recommande les boutiques Ding Fring, ce sont celles du Relais, qui fait un travail de recyclage incroyable… Si j’avais besoin de vaisselle ou de déco, je foncerais chez Etu’récup à Pessac, eux aussi font un boulot formidable ! En définitive, je n’achète pas beaucoup de choses…
Où aimez-vous aller pour vous ressourcer, vous poser, contempler ?
La perspective du fleuve, à Bordeaux, c’est vraiment magique… Mon rêve ? Ce serait de pouvoir aller me poser sur la dalle de béton qui se trouve sous le Pont Chaban-Delmas, au milieu de la Garonne !
En attendant, j’adore passer sur le Pont de pierre, surtout depuis qu’il est piéton, pour aller contempler Bordeaux depuis l’autre rive.
Ce que j’aime par dessus-tout, ce sont les quelques lieux de nature… le domaine de la Burthe à Floirac, c’est ce qu’on a de plus proche du sauvage près de la ville quand on est bordelais, mais ça vaut le coup de pousser aussi vers le parc Mussonville à Bègles, le parc Sourreil à Villenave d’Ornon… J’adorerais passer une nuit dans un refuge périurbain !
En famille, nous aimons beaucoup aller jusqu’à Pessac, au bois des Sources du Peugue, la première « belle forêt » en lisière de l’agglomération.
Les bains de forêt, c’est prouvé, ça fait du bien ! J’essaie de lutter pour que mes enfants ne grandissent pas déconnectés des oiseaux, des arbres, soient conscients du rythme des saisons…
À ce propos je vous recommande le livre « Tous dehors ! En forêt » aux éditions de la Salamandre, c’est plein d’idées d’activités en forêt avec les enfants !
À l’aune de votre engagement, voyez-vous Bordeaux comme étant vraiment une « métropole écolo » ?
Je dirais oui, sans hésiter, si j’en crois les échos que j’ai de l’extérieur. J’adore la métropole et je suis fière de tout ce qui s’y fait. Ceci dit… On est encore en retard sur notre époque, sur le sens de l’histoire !
J’aimerais y voir des jardins sur les toits, comme ça se fait dans d’autres grandes villes… J’aimerais qu’on débitûme un peu les espaces… Qu’on remette de l’herbe dans les cours d’école… Qu’on mette du comestible dans les espaces verts… Il y a encore tant à faire !
C’est d’abord à nous, citoyens de nous emparer du truc. On doit tous s’y mettre ! Il s’agit de prendre soin de soi, des autres, de la planète, de promouvoir un vrai bien-être : ça peut être simple, joyeux, créatif ! En tout cas c’est le message que j’essaie de faire passer, parce que c’est comme ça que je le vis…
Le Carnet d’adresses de Camille Choplin