Alors la P'tite Martial restera fidèle à ces principes. Parce que Lydia Servary aime ce qu'elle fait, quitte à savoir « que je ne deviendrai pas millionnaire. » Et qu'elle aime s'entêter, par principe, par nature : juste au moment de lancer sa petite entreprise, elle apprend qu'elle a un cancer du sein. Dont elle guérit avant de se casser les deux pieds. Qu'importe : trois semaines de convalescence suffiront parce qu'il faut vite terminer le local et qu'il n'est pas question de renoncer.
Cette passion de la bière, elle l'a fait fermenter pendant 8 ans dans les cuisines de la Boîte à Jouer, la salle de spectacle juste à côté. Puis s'est lancée suite à un licenciement, à 55 ans. Alors elle n'a aucune raison de mégoter sur ce en quoi elle croit. Sa bière est bio, les résidus de fermentation sont utilisés pour nourrir les bêtes d'une ferme proche et les surplus d'eau réutilisés au maximum.
« Toutes les brasseries artisanales ont une éthique de développement durable », affirme-t-elle.
Peut-être pas au point de faire leurs livraisons en triporteur électrique et d'utiliser l'autopartage en guise de voiture de fonction.
Mais pour prouver ses dires, elle va lancer en février le Bordeaux Beer Tour, sur le modèle des visites de chais organisées dans le monde du vin. Quatre brasseries au programme d'une « après-midi bucolique de découverte de la bière » pour dévoiler leurs différences et le monde de la bière.
Sans exclusive parce que « dans ce monde, il n'y a pas de concurrents, juste des collègues. Enfin… jusqu'à présent. »
Mais quoi qu'il advienne, avec sa bière légère et très pétillante, « pas du tout dans des saveurs marketing », Lydia Servary peut le dire : « Je suis fière de ce que j'ai réalisé. Ce n'est pas facile à dire, mais quand même… »
Visite sur réservation, le samedi matin : 07 82 79 82 74
Sept bières différentes à 3 € et 3,2 € les 33 cl ; 5,7 et 6 € les 75 cl.