Projet géant du 21ᵉ siècle, à l’instar de la MÉCA ou du grand stade, l’Arkéa Arena a vu le jour en janvier 2018. Œuvre de l’architecte-philosophe marseillais Rudy Riciotti, ce bâtiment, voué à accueillir spectacles et concerts, est un contre-pied au minimalisme architectural en vogue… Ici, l’acier est banni. L’Arkéa Arena est, selon son concepteur, un galet sorti de la Garonne. Il s’ancre précisément dans son lieu, à Floirac, en bordure de fleuve. Le fils de maçon italien souhaite magnifier le béton, qui, selon lui, est le seul à enraciner vraiment. On se remet en selle pour la caserne…
48-50 Avenue Jean Alfonséa, 33270 Floirac
Il est un long bâtiment blanc et rouge en face du Bordeaux de pierre qui affirme une architecture hardie. Avec ses toits-terrasses, ses pilotis, ses loggias colorées, ses porte-à-faux, ses formes ondulantes de béton blanc, ses pans de verre, ses logements traversants ouverts à la lumière, les architectes Claude Ferret, Adrien Courtois, et Yves Salier s’inspirèrent autant de Le Corbusier que de Bauhaus pour inscrire la rive droite dans un avenir radieux. La caserne, désormais sans pompier, est inscrite au titre des monuments historiques. On reprend la route jusqu’aux Archives de la Métropole.
4 Rue de la Benauge 33100 Bordeaux
Les Archives Bordeaux Métropole reprennent les murs de l’ancien entrepôt ferroviaire construit en 1859, la Halle des magasins généraux. Pour y accéder, on traverse un joli parvis arboré. En 2010, le concours international d'architecture a désigné l'agence belge Robbrecht et Daem pour réhabiliter ce lieu. L’agence a souhaité évoquer la sédimentation des archives à travers un empilement karstique de béton. 18 kilomètres de linéaires sont créés pour abriter les archives. On n’hésitera pas à rentrer dans l’édifice de 8 800 m². De sa salle de lecture, vous aurez une intéressante vision du bâtiment. On enfourche son vélo pour traverser la Garonne.
Insolite : Inauguré le 10 mars 2016, le nouvel hôtel des Archives qui ouvre au public le 11 mars 2016 permet de traverser un parvis où se trouvent les boutures de l'emblématique et pluriséculaire glycine de l'hôtel de Ragueneau, lieu des Archives municipales de 1939 à 2015.
Parvis des Archives, 33100 Bordeaux
Après 158 ans de présence en terres bacalanaises, la première huilerie bordelaise, qui a vu le jour en 1857, déménageait rive droite à Bassens. Situés à l'entrée des Bassins à flot, les huit anciens silos de l'Huilerie Franco-Coloniale vont être réhabilités. Deux d’entre eux seront utilisés pour accéder à l'hôtel Renaissance signé COSA. Les six autres seront consacrés à un "projet culturel et artistique dédié aux arts visuels". Beaucoup se souviennent encore de l'œuvre de Nicolas Milhé "Respublica" trônant 35 mètres au-dessus du sol, au sommet des silos en 2009 et 2010. On remonte sur son destrier, direction le Grand Parc.
Insolite : Rachetée dans les années 70, l'usine employait jusqu'à 300 personnes et produisait jusqu’à 45 Millions de bouteilles d'huile chaque année.
112 Quai de Bacalan, 33000 Bordeaux
Le Grand Parc et sa salle des fêtes ont été voulus par Chaban, qui s’imaginait en faire un îlot bourgeois dans la ville aux murs noirs qu’était Bordeaux : “ Les bourgeois n’investiront jamais la ville nouvelle !” La Salle des Fêtes du Grand Parc, créée en 1968, restera populaire jusqu’à sa fermeture en 1992. Les 27 000 carreaux qui ornent sa façade emblématique, ont tous été remis en état ou remplacés pour sa réouverture 2019. Entre la chute dans la fosse du chanteur des Lords of the New Church, le concert fou des Ramones et les 1 000 entrées pour les Bérurier Noir, dans une salle contenant 750 places, la salle regorge d’anecdotes ! On enfourche sa bicyclette pour une virée jusqu’à Mériadeck.
Insolite : L’architecte Christophe Hutin, en collaboration avec Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal et Frédéric Druot, en charge de la rénovation, conservent la charpente métallique, les murs de béton, la rampe en bois mais également un graff de l’époque du squat, visible dans l’escalier. Ils tiennent encore à ce que 15 % des personnes engagées sur le chantier proviennent du quartier.
39 Cours de Luze, 33300 Bordeaux
Jugé insalubre, le quartier de Mériadeck fait l’objet d’un grand projet de construction à partir des années 50. Le bâtiment de la Caisse d’Épargne est un édifice emblématique du quartier. Il fut achevé en 1977 par Edmond Lay, défenseur du béton et grand admirateur de Frank Lloyd Wright. Ce dernier rompra avec le parti-pris architectural de l’époque en construisant un bâtiment constitué de plateaux circulaires successifs, de parois inclinées en un jeu de courbes autour d’un atrium central, loin du modèle cruciforme qui prévalait à Mériadeck. Le bâtiment recevra le Grand Prix d'Architecture en 1984 et sera classé monument historique en 2014.
61, rue du Château d'eau, 33000 Bordeaux