Un lieu éminemment "rurbain"
Située sur les hauteurs du parc de Majolan dans l'enceinte du château Dulamon, la Vacherie est une ancienne ferme modèle de la fin du XIXe siècle. Construction particulièrement moderne pour l'époque, la Vacherie a longtemps été tournée vers l’élevage de vaches et la laiterie.
Aujourd'hui, porte d’entrée du Parc des Jalles, autrement dit le plus vaste espace naturel de l’agglomération bordelaise, la Vacherie est un petit paradis pour l'agriculture urbaine.
Outre une couveuse en maraîchage biologique, une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et des chantiers d’insertion maraîchers, elle accueille une exploitation agricole d’élevage ovin.
Ceci n’est pas une ferme pédagogique !
Là où autrefois résidaient les vaches, se croisent aujourd’hui des citoyens consommateurs de tous âges, curieux et soucieux de leur environnement.
Mais attention, la Vacherie n’est pas une ferme pédagogique, mais une ferme authentique où l’on pratique la pédagogie par l’exemple. Autrement dit, au lieu d’observer les bêtes de loin, ici, on met les mains à la pâte !
Et c’est grâce à Julien Sarrès et ses brebis que les visiteurs peuvent découvrir les enjeux de l’agriculture de près.
Valorisation du lien producteur et consommateur
Julien Sarres, à la tête d'un troupeau de 350 brebis de race basco-béarnaise, partage une partie de l'année, ses journées bien remplies, entre le site de la Vacherie et les bords de Garonne. Berger transhumant, mais aussi fromager, il produit, transforme sur place et accueille le jeune et le grand public pour parler de son métier, auquel il intègre la transmission des savoir-faire.
Pourquoi devient-on berger aujourd'hui ?
"Mes parents, tout comme mes grands-parents et mes arrière-grands-parents étaient dans l’agriculture. Ils élevaient de la brebis à viande, de l'agneau de Pauillac. Depuis tout petit j'aime la nature et les animaux. Je suivais mon père partout, c'est donc tout naturellement que je me suis orienté, pour mes études, vers l’élevage. Avoir de la famille dans les Pyrénées a influé sur mon choix de fabriquer du fromage de brebis, des animaux que j'aime passionnément".
Comment et où se passent vos transhumances ?
"J'ai plusieurs points de chute dans l'année, à Blanquefort et dans des vignobles du Médoc en Gironde.
Aux environs du 25 juin jusqu'à la fin septembre, je pars au lac de Lhurs dans la vallée d'Aspe avec mes bêtes, direction Lescun. Un voyage que les brebis sont tellement impatientes de faire qu'elles se ruent dans le camion. Leur mémoire est étonnante ! "
Pourquoi avoir participé à un tel projet qui va au-delà d'un projet agricole ?
Les échanges avec tous les différents interlocuteurs, le public comme les élus et les artistes apportent une vraie plus-value. C'est l'idée de faire de la culture par la nature et vice-versa qui m'a séduit. Le public de tous les âges, peut, grâce à une immersion dans cet environnement naturel et agricole vivant, s’initier aux enjeux de l’agriculture périurbaine.
À la Vacherie, on valorise une alimentation locale de qualité et la découverte du plaisir de bien manger. Cohabiter avec des animaux permet aussi de mieux comprendre l’intérêt de préserver l’environnement."
Un programme culturel varié
Ateliers de fabrication de fromage, week-end détox, apéros-théâtre ou conférences-débats sur les agricultures alternatives, c’est à la ferme que ça se passe !
Déjà valorisée par la tenue du « Festival nature » organisé depuis plusieurs années en biennale (prochaine édition en 2019), la Vacherie accueille également des artistes en résidence et s’impose ainsi comme une véritable maison d’expérimentations, un lieu hybride par excellence.
Suivez le programme sur ville-blanquefort.fr