Ce bâtiment emblématique de l’architecture post-guerre, influencée par Le Corbusier, trône devant notre fleuve depuis le début des années 50. Inscrite au titre des monuments historiques, la caserne de la Benauge est l’œuvre des architectes Claude Ferret, Adrien Courtois, et Yves Salier. Sa façade ponctuée de rouge, blanc et jaune fut imaginée par Jean Prouvé.
Jusqu’au mois d’avril 2024, cette caserne accueillait donc les soldats du feu de la Benauge. Mais le bâtiment va connaître une deuxième vie, loin des sirènes des pompiers et de l’ambiance électrique des situations d’urgence. Avant d'entamer sa métamorphose en hôtel, habitat et lieu festif, la caserne sert de centre d’accueil d’urgence géré par le Diaconat et accueille jusqu'à mars 2025 des sans-abris.
Aux alentours de 2026, son rez-de-chaussée sera occupé par un espace culturel. C’est déjà le cas avec le projet « Caserne B » qui réunit une association et quatre restaurateurs. Ceux-ci animent le lieu depuis fin 2024 jusqu’à septembre 2026.
Le projet final prévoit un hôtel de 95 chambres avec piscine et spa au niveau des pilotis. La terrasse de l’ancienne caserne deviendra un restaurant avec rooftop, offrant une superbe vue sur la rive gauche de Bordeaux. La "nouvelle caserne" sera aussi un lieu d'habitat avec la réhabilitation du bâtiment mitoyen et de nouvelles constructions offrant 77 logements, fin du chantier 2028.
Ce prestigieux château qui trône sur les quais de Paludate est un des premiers bâtiments que découvrent les voyageurs arrivant en train à Bordeaux. Le Château Descas a déjà eu plusieurs vies. Revenons à ses origines.
Il est sorti de terre en 1893. C’est Pierre-Camille Descas, fils ainé du négociateur Jean Descas, qui décide d'ériger un bâtiment à l’identité visuelle forte, dans un style noé-baroque, pour accueillir les vins signés par sa famille. Pour cela, il fait appel à l’architecte bordelais dont le prénom est Jean-Alphonse et le nom de famille… Ricard (rien à voir avec le vin ce nom !). Jusque dans les années 70, ses 45 000 m² stockent plus d’un million de bouteilles et accueillent une tonnellerie. C’est donc un temple dédié au vin... avant d’en devenir un autre réservé aux fêtes nocturnes.
Après avoir été racheté par la famille Merlaut en 1979, le château Descas va connaître des décennies tumultueuses. Le vin n’y ser plus stocké, mais bu dans le cabaret et les différents lieux de nuit qui se succèdent temporairement comme le Caesar’s, le Rikiki ou encore le Mystic Club.
Les portes du château Descas sont ensuite fermées durant 16 ans… En 2023, il renaît doucement de ses cendres grâce à ses nouveaux acquéreurs dont l’anonymat est soigneusement préservé. Le lieu se transforme alors en salle de concert et théâtre de 700 places, proposant une programmation éclectique mêlant concerts de jazz, pièces de théâtre, spectacles de danse et conférences.
Encore une nouvelle vie pour cette bâtisse emblématique aux portes de Bordeaux !
Contrairement au Château Descas situé au cœur de la ville, celui de Palmer est entouré de 21 hectares de verdure. Perché sur les hauteurs de Cenon, il offre d’ailleurs une vue panoramique sur la Garonne et Bordeaux. Au 19ᵉ siècle, il faisait partie des plus grands crus de Bordeaux. Une fois le domaine en vente suite à une crise économique, Charles Palmer rachète le domaine. Le château sera ensuite revendu à d’autres familles jusqu’en 1962, date à laquelle il deviendra la propriété de la ville de Cenon.
Le château aura été, durant la Seconde Guerre mondiale, un quartier général pour les allemands. Ils y installent alors cinq canons de défense antiaérienne pour protéger les voies de chemin de fer du bas-Cenon et les chantiers navals qui abritent leurs navires.
Aujourd’hui, une nouvelle vie s'annonce pour cette bâtisse qui n’est plus le théâtre de la guerre, mais va devenir celui du 7ᵉ art ! À l’automne 2025, le château Palmer deviendra un cinéma Utopia, le deuxième de la métropole après celui de Bordeaux.
Ce dernier, situé place Camille Jullian à Bordeaux, a, lui aussi, connu plusieurs vies : il fut d’abord une église, celle de Saint-Siméon construite au 13ᵉ siècle. Puis, l’actuel cinéma fut successivement une école navale, une conserverie et enfin un garage avant de devenir l’Utopia en 1999, bien connu des cinéphiles de la métropole.
Jadis, ce lieu n’intéressait guère que les agents de la SNCF. S'y trouvait alors un château d’eau construit par la compagnie des chemins de fer du midi entre 1854 et 1857. Les trains à vapeur et les pompiers venaient s’y alimenter. Plusieurs hangars entouraient le château d’eau dont cet atelier dans lequel étaient réparées les locomotives. Un atelier qui n'a aujourd'hui plus rien à voir avec l'univers des trains.
Aujourd’hui, l’Atelier des citernes est ouvert à tout le monde. Car désormais, on y boit un verre entre amis devant un concert, on y mange, on y travaille aussi. Depuis 2023, cette ancienne bâtisse de la SNCF à Bordeaux connaît une nouvelle vie puisqu'elle est devenue un tiers-lieu joyeux et convivial. Elle réunit des comptoirs de restauration qui mettent à l'honneur les cuisines du monde, un bar déjà réputé pour ses cocktails, un coworking, des espaces associatives et une scène ouverte. Autrement dit : un lieu haut en couleurs à découvrir sans attendre.
Au 19ᵉ siècle, les services de l’armée étaient éparpillés dans toute la ville de Bordeaux. Afin de les réunir en un même lieu, l’État achète un vaste terrain situé sur les quais de la rive droite de Bordeaux où se trouvaient déjà deux bâtiments. Ces derniers servirent alors à accueillir dans un premier temps le Service de l’Artillerie et la Gestion des Subsistances. En résumé, c’est donc là qu’on stockait les uniformes et matériaux de campement.
Ces bâtiments porteront plusieurs noms au fil des années dont celui de « magasin général » qu’on retrouve aujourd’hui à Darwin. Mais restons en 1874… Trois ans plus tard, la caserne Niel est construite à l’arrière du terrain. Elle accueille des militaires jusqu’en 2005. Certains auront connu les guerres, l’occupation… Elle porte le nom du ministre de la Guerre sous Napoléon III, Adolphe Niel.
Aujourd’hui, la caserne Niel est devenue un lieu de paix ! Le lieu accueille un écosystème, soit des entreprises, des commerces et des évènements, tous portés par les valeurs de l’écologie et du développement durable. Le « magasin général » d’aujourd’hui ne stocke plus d’habits militaires, mais accueille les amateurs de cuisine bio, locale et de chocolat. Une nouvelle vie joyeuse et engagée pour cette bâtisse de Bordeaux Bastide.