À la découverte du Parc Palmer : secrets d’initiés
Sur les hauteurs de Cenon, le Parc Palmer court le long du coteau entre le Rocher de Palmer et la Morlette, avec une vue imprenable sur Bordeaux. À la fois très ouvert et méconnu par bien des aspects, il accueille les activités culturelles et sportives les plus variées comme la biodiversité la plus sauvage, en passant par les jeux libres de l’enfance et les baisers cachés des amoureux… tour d’horizon en trois regards.
par Méline Engerbeau
publié le 30 juin 2018
modifié le 20 mai 2022
«C’est probablement la plus belle installation d’athlétisme de Gironde »
Guillaume Caillon est président de l’Union sportive Cenon Rive Droite Athlétisme, dont les 270 licenciés s’entraînent au stade du Parc Palmer. Il y pratique quasi quotidiennement et en connaît tous les sentiers.
Quel a été votre premier contact avec le Parc Palmer ?
"Lorsque je suis arrivé en région bordelaise en 2012, j’ai cherché à y poursuivre ma pratique sportive, et ce sont les installations du Parc Palmer qui m’ont convaincu de m’inscrire au club de Cenon.
Guillaume Caillon
La piste d’athlétisme située juste derrière le Rocher s’étend jusqu’au bord du coteau, avec une vue exceptionnelle, c’est un écrin spectaculaire encadré par un quartier très urbain du côté des tours du haut Cenon, et un coin boisé totalement sauvage près du coteau…
Sans parler du fait que ce sont des aménagements assez récents, nous avons probablement les plus belles installations de Gironde, du simple fait de leur situation.
Notre club attire d’ailleurs pour cette raison de nombreux habitants de communes voisines."
photo : Pierre Planchenault
Comment vivez-vous le Parc dans votre pratique sportive ?
"Les sprinteurs ou spécialistes de disciplines de lancer ou de saut s’entraînent majoritairement sur piste, mais pour tous les athlètes des disciplines de plus de 10 km c’est le Parc lui-même qui sert de lieu d’entraînement !
On a une boucle de 2,5 km qui permet les échauffements, et deux sentiers à bonne pente pour travailler les côtes. Nous avons également une section athlé santé, avec marche nordique et remise en forme, qui profite pleinement de la chance de pouvoir travailler en pleine nature.
C’est un privilège de croiser des biches pendant un entraînement à la fin d’une journée d’été… ou même de devoir appeler la mairie parce que des blaireaux ont retourné l’herbe du stade."
Quels sont votre coin et votre saison préférés dans le Parc ?
"J’adore la prairie un peu sauvage située en contrebas de l’école de musique, particulièrement au printemps. La vue sur Bordeaux y est exceptionnelle, et le fait de laisser pousser les herbes hautes et les fleurs donne un côté très bucolique à la balade."
photo : Pierre Planchenault
« Nous avons le plus beau coucher de soleil de la Rive Droite… »
Babacar Cissé, dit Bouba, est danseur et chorégraphe, fondateur de la Compagnie « Les associés Crew », qui se produit dans le monde entier. Il a pour camp de base le Château Palmer, qui abrite l’Office Culturel d’Animation de Cenon.
Quel a été votre premier contact avec le Château Palmer ?
"La Compagnie y est arrivée en 2011, à l’occasion d’une reprise de rôle, pour la préparation d’un spectacle, puis y a posé ses valises. Nous disposons d’un petit bureau et utilisons la salle polyvalente pour le travail de création chorégraphique et les répétitions.
Le Château Palmer se trouve jute derrière la salle de spectacles, il accueille des associations du secteur culturel de la ville de Cenon (à ne pas confondre avec le Château Tranchère, l’autre château du parc, qui abrite l’école de musique !). Même si nous nous produisons surtout hors de la région et à l’étranger, nous restons cenonnais : nous animons des cours et ateliers pour tous publics à la Morlette."
Babacar Cissé, dit Bouba
Comment vivez-vous le Parc dans votre travail d’artiste et chorégraphe ?
"C’est un plaisir quotidien de traverser le Parc pour se rendre au travail, c’est un véritable bol d’air, inattendu, un coin de nature étonnant tout près de la rocade, à 2 minutes de l’autoroute, avec vue sur la ville de Bordeaux…
Il attire beaucoup de vie, toutes sortes de personnes s’y croisent : des coureurs, des mamies, des amoureux, des enfants…On utilise aussi le parc pour danser. Il y a un Théâtre de verdure de 3000 places où on a fêté les 10 ans de la compagnie, où j’ai vu Youssou Ndour en concert il y a quelques années. Il mériterait d’être un peu rénové, mais ce cadre est unique !"
photo : Sophie Dubosc
Quels sont votre coin et vos moments préférés dans le Parc ?
Depuis le balcon de notre petit bureau, je pense que nous avons le plus beau coucher de soleil de toute la rive droite ! Je ne m’en lasse pas…
J’entends et je regarde aussi jouer les enfants, c’est sans doute une des choses que je préfère. Les voir vivre et bouger, absorbés dans leur imaginaire, toujours dans le jeu, c’est simple, c’est vivant, c’est direct. Ça m’inspire. C’est eux l’âme du Parc, il faut venir le mercredi, pour simplement les regarder vivre !
photo : Pierre Planchenault
« Au moins 50% du parc appartiennent à la nature et aux animaux »
Julien Briton est responsable du Service Espaces Verts de la Mairie de Cenon depuis 2016. Pour lui, il n’y a pas un seul Parc Palmer, mais des lieux différents où activités humaines et vie sauvage cohabitent selon des dosages variés.
Quel a été votre premier contact avec le Parc Palmer ?
Lorsque j’ai pris mon poste en 2016, j’arrivais en région bordelaise et j’ai eu la joie de découvrir les très beaux parcs de la ville de Cenon, dont Palmer et ses multiples facettes.
Le côté patrimoine historique au Château, avec ses platanes et son jardin classique, le côté moderne et culturel du Rocher et de ses installations, la grande prairie urbaine de Tranchère, la partie boisée et très sauvage du coteau… Il est rare d’avoir 25 hectares de parc en cœur de ville, et plus encore d’y voir cohabiter tous ces paysages et toutes ces activités : sportifs, musiciens, promeneurs, enfants qui jouent, mamans qui papotent, chiens qui courent…
crédit : ville de Cenon / Julien Briton
Comment vivez-vous le Parc dans votre mission de gestion des espaces verts ?
Nous avons choisi à mon arrivée d’y pratiquer la « gestion différenciée », c’est à dire de donner toute son expression à la diversité des paysages en les traitant de manière différente.
Devant le château et autour de l’école de musique, nous pratiquons un entretien horticole classique, avec tonte des pelouses, taille des arbustes, plantation de fleurs d’ornement. Sur le secteur de Tranchère nous ne tondons que pour délimiter les sentiers de promenade et fauchons simplement les herbes deux fois par an : c’est maintenant une prairie naturelle, avec abeilles, papillons et fleurs des champs.
La partie boisée est entretenue au minimum pour laisser la faune tranquille : sur les 25 hectares du parc, 50% ne sont pas accessibles à la balade et appartiennent à la nature et aux animaux… On y trouve un tas de petits mammifères, des lézards, mais aussi des chevreuils, des renards, des blaireaux…
Je connais une grotte où nichent les chauves-souris qui reste inconnue d’une bonne partie du personnel des espaces verts !
Quels sont votre coin et votre saison préférés dans le Parc ?
J’ai un faible pour la vue depuis l’école de musique, car le regard passe d’un jardin strict à la française à une prairie naturelle puis à une zone forestière sauvage, avant d’embrasser tout le paysage urbain de Bordeaux, de l’ancien Pont de Pierre au nouveau Pont Chaban…
Ça raconte toute une histoire. C’est beau en toute saison, on contemple un coin de ciel immense, on est parfois au dessus d’une mer de nuages qui noie la ville… C’est l’un des plus beaux points de vue de la Métropole, encore assez méconnu : peut être un secret bien gardé par les habitants de Cenon ?
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